Après une phase pilote réussie, l'initiative GEAR (Gender Equality and Returns) sera étendue à la formation de 700 opératrices et de leurs cadres dans 70 usines. GEAR a formé 144 travailleuses au cours de la phase pilote ; 58 d'entre elles occupent aujourd'hui des postes de supervision et bénéficient d'une augmentation de salaire de 39 %.
13 mars 2019
Dhaka - A l'occasion de la Journée internationale de la femme 2019, l'Organisation internationale du travail (OIT) et la Société financière internationale (SFI) ont lancé un programme de formation innovant pour permettre à davantage de femmes d'occuper des postes de supervision dans le secteur de l'habillement au Bangladesh.
La deuxième phase de l'initiative GEAR a été lancée lors d'une réception de haut niveau à l'occasion de la Journée internationale de la femme, organisée par le haut-commissariat du Canada à la résidence de S.E. le haut-commissaire du Canada, le lundi 4 mars 2019.
GEAR est une initiative spéciale de Better Work Bangladesh - mise en œuvre conjointement par la SFI et l'OIT. Lancé en 2016, le programme a fait des progrès significatifs dans l'avancement du potentiel économique des femmes et dans l'amélioration de l'accès à de meilleurs emplois et opportunités pour les femmes.
Cette année, le thème de la Journée internationale de la femme est "Penser égal, construire intelligemment, innover pour changer". GEAR reflète parfaitement ce thème en s'attaquant ouvertement au déséquilibre entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail par le biais de son programme innovant, responsabilisant et inclusif.
"J'aimerais,lentement mais sûrement, passer de mon poste actuel de superviseur à celui de chef de ligne, puis à celui de directeur adjoint de la production et enfin à celui de directeur de la production", a déclaré Popy Aktar, un superviseur formé au programme GEAR.
À ce jour, GEAR a formé 144 travailleuses, dont 58 occupent désormais des fonctions de supervision. L'évaluation de l'impact montre que les lignes dirigées par des femmes formées par GEAR ont connu une augmentation moyenne de 5 % de l'efficacité. Les femmes superviseurs promues par GEAR ont également vu leur salaire augmenter de 39 % en moyenne. Après un projet pilote réussi, Better Work étend GEAR à la formation de 700 opératrices et de leurs responsables dans 70 usines afin de promouvoir les possibilités d'évolution de carrière pour les femmes dans le secteur du textile et de l'habillement.
Des diplomates et des représentants d'agences des Nations unies, de partenaires de développement, de donateurs, d'organes gouvernementaux, de la société civile, du secteur privé, d'organisations d'employeurs et de syndicats ont participé à l'événement de lancement.
"Le Canada fait progresser l'égalité des sexes dans le monde entier grâce à sa politique d'aide internationale féministe. Il ne s'agit pas seulement d'embaucher des femmes ou d'acheter leurs produits. Il s'agit de reconnaître le talent, les capacités et la valeur qui sont trop souvent ignorés en raison de préjugés sexistes", a déclaré S.E. Benoit Préfontaine, haut-commissaire du Canada.
De manière à la fois subtile et évidente, les femmes sont également confrontées à la discrimination et au harcèlement au quotidien. Elles travaillent souvent au plus bas de l'échelle des emplois, avec peu de possibilités d'évolution ou d'amélioration de leurs compétences.
Bien que 80 % des opérateurs de ligne dans les sections de couture du secteur de l'habillement soient des femmes, 19 superviseurs de ligne sur 20 sont des hommes. Cela signifie que 90 % des talents de gestion dans les usines proviennent de seulement 20 % de la main-d'œuvre.
M. Tuomo Poutiainen, directeur national de l'OIT au Bangladesh, a déclaré : "L'égalité entre hommes et femmes et l'autonomisation des femmes étaient l'un des principes fondateurs de l'OIT en 1919. 100 ans plus tard, ce principe est toujours au cœur de notre travail. Mais il reste encore beaucoup à faire pour promouvoir la diversité des genres - pas seulement dans le secteur des vêtements de sport, mais dans tous les secteurs".
Mme Nuzhat Anwar, directrice nationale par intérim de la SFI, a déclaré : "L'amélioration de l'efficacité et de l'emploi à grande échelle est un élément clé de la compétitivité du secteur de la fabrication de vêtements à base de fibres synthétiques. La présence d'un plus grand nombre de femmes à des postes de direction constitue un argument commercial de poids. Grâce au programme GEAR, nous espérons travailler activement à l'augmentation des possibilités de progression de carrière et à la promotion des femmes, ainsi qu'à la correction des déséquilibres entre les sexes dans les postes de direction du secteur de l'habillement".
