L'entrée croissante des femmes dans le monde du travail rémunéré ne s'est pas accompagnée d'un changement correspondant dans la division du travail non rémunéré entre les sexes au sein du ménage et de la communauté. Bien que les femmes participent de plus en plus au marché du travail, on s'attend à ce qu'elles assument également la responsabilité du ménage. Dans quelle mesure le travail salarié des femmes dans l'industrie de l'habillement transforme-t-il les normes et la dynamique de genre dans leur vie familiale ? Dans quelle mesure les choix qu'elles font au niveau du ménage se traduisent-ils par leur autonomisation ? Ce document aborde ces questions en examinant les données recueillies sur les dynamiques de genre au travail et à la maison dans les industries de l'habillement du Bangladesh, du Cambodge, du Kenya, du Lesotho et du Viêt Nam. Si l'autonomisation des femmes par l'emploi dans le secteur de l'habillement reste fondamentalement circonscrite par les bas salaires, l'insécurité financière et les attentes sexospécifiques, l'article constate que le programme Better Work a élargi l'espace dans lequel les femmes peuvent exercer une influence sur leurs revenus dans le contexte de l'allocation des ressources du ménage et a réduit les effets négatifs d'une précarité financière permanente et systémique.