Nguyen Van Cong - Ouvrier à l'usine de Quang Xuan
9 septembre 2013.
Ho Chi Minh Ville - En 2004, à l'âge de 22 ans, la vie de Cong Nguyen a pris un tournant décisif. Né et élevé dans la province de Ha Tinh, sur la côte centrale nord du Viêt Nam, l'une des provinces les plus pauvres du pays, Cong Nguyen a décidé de faire ses valises et de se lancer dans une nouvelle vie à Ho Chi Minh Ville, le centre économique du pays. Après une longue et désespérante recherche d'un emploi stable et décemment rémunéré dans sa province natale, où le revenu moyen représente moins d'un pour cent de celui des États-Unis, un ami l'a présenté à l'usine Quang Xuan de Cu Chi, juste à l'extérieur de Ho Chi Minh-Ville. "Les premiers jours ont été assez étranges pour moi", se souvient Cong, "je n'avais jamais été dans le sud auparavant et les gens et la nourriture étaient très différents de ceux du nord. Mais après un certain temps, je me suis habitué à vivre ici". Sans aucune expérience préalable dans l'industrie textile, Cong s'est vu offrir un emploi dans le service d'emballage de Quang Xuan. "J'ai reçu une brève formation lorsque j'ai commencé à travailler ici, mais j'ai surtout appris dans le cadre de mon travail quotidien", explique-t-il.
L'usine de Quang Xuan a rejoint le programme Better Work Vietnam en 2009 et a mis en place le Comité consultatif pour l'amélioration des performances (PICC) peu de temps après. Cong est le dernier membre de ce comité, composé de représentants des travailleurs et de la direction de l'usine, qui travaille en collaboration pour améliorer l'environnement de travail et l'efficacité de la production. "J'avais déjà entendu parler du rôle et des responsabilités du PICC et j'ai été très fier lorsque j'ai appris que j'avais remporté les élections", déclare Cong en rougissant légèrement. "Il y a eu deux tours d'élections. Tout d'abord, j'ai été choisie pour représenter ma ligne de production et, au second tour, je me suis présentée contre six autres candidats. Aujourd'hui, je représente environ 100 travailleurs au sein du PICC". En avril 2013, Cong a participé à sa première réunion du PICC, qu'il décrit comme un excellent forum pour partager des idées, parler de la santé et de la sécurité au travail et des relations entre les travailleurs et la direction. "Ce que j'aime le plus dans le PICC, cependant, c'est qu'il offre une plateforme pour discuter d'idées et de préoccupations avec des travailleurs d'autres départements." Après sa première réunion, Cong a essayé de diffuser l'information sur la réunion chaque fois que possible, que ce soit en petits groupes ou en tête-à-tête. Il pense que le bouche-à-oreille est le moyen le plus efficace de diffuser des informations et de sensibiliser les travailleurs aux questions cruciales liées au travail.
Comme Cong, des milliers d'autres Vietnamiens du nord quittent chaque année leur province pour trouver de meilleures opportunités économiques dans l'industrie florissante de l'habillement du sud du Viêt Nam, à plus de mille kilomètres de chez eux. Pour la plupart d'entre eux, ce grand pas représente bien plus qu'un simple emploi : c'est le début d'une toute nouvelle vie. Cong a rencontré sa femme, qui travaille également à l'usine, en 2007 et ils ont un fils de 4 ans. "Nous habitons tout près de l'usine, alors nous mangeons généralement à la maison pendant notre pause déjeuner d'une heure. L'usine nous verse une allocation alimentaire, car elle n'est pas équipée d'une cantine", explique Cong. Le sourire aux lèvres, il ajoute : "Nous n'avons généralement pas à faire d'heures supplémentaires, si bien que lorsque nous terminons le travail vers 16 heures, ma femme et moi allons chercher ensemble notre fils à l'école maternelle."
Interrogé sur l'avenir, M. Cong explique qu'il n'a pas l'intention de changer d'emploi ou de déménager dans un avenir proche. "Je suis satisfait de mon travail ici. La direction nous soutient beaucoup et s'efforce de nous offrir de bonnes conditions de travail. En outre, l'usine offre diverses indemnités, comme une prime avant le Têt, la fête du Nouvel An vietnamien." Après un court moment d'hésitation, Cong ajoute : "C'est une excellente occasion d'offrir à mon fils une éducation solide, mais lorsque je prendrai ma retraite, j'aurai peut-être envie de retourner dans le nord du pays. Je pense que je me sentirais plus à l'aise pour passer mes vieux jours dans ma ville natale".
(Publié à l'origine par Better Work Vietnam.)