Dès le départ, le programme qui est devenu Better Factories Cambodia a mis la pression sur les usines de confection et, surtout au début, les directeurs d'usine n'étaient pas enthousiastes à l'idée des audits, quand ils ne se montraient pas carrément non coopératifs.
Malgré ces différences, le programme a toujours entretenu des relations étroites avec l'association des fabricants de vêtements du Cambodge, explique son secrétaire général, Ken Loo. Les évaluations ont été un choc pour l'industrie, car aucune des autres destinations de fabrication n'exigeait un niveau de conformité aussi élevé de la part des usines.
"Cela a toujours été un fardeau", a déclaré M. Loo. "C'est toujours le cas, mais au fil des ans, nous avons trouvé des moyens de créer de la valeur pour les utilisateurs. M. Loo se souvient qu'au cours des premières années, le programme était un simple système d'audit mis en place à la demande du ministère américain du travail. Puis, vers 2004 et 2005, le GMAC est arrivé à la même conclusion que Better Factories Cambodia : les évaluations sont inutiles si les usines ne disposent pas d'indications sur ce qu'elles doivent faire pour s'améliorer. "Une fois que [les usines] peuvent identifier ce qui ne va pas, cela les aide à s'améliorer.
C'est dans cette optique que Loo et les membres du GMAC ont participé à l'élaboration de la formation destinée aux usines, en intégrant la perspective de l'industrie dans la création des programmes de Better Factories. En collaboration avec Better Factories, le GMAC a mis au point un programme d'introduction pour les nouveaux investisseurs afin de leur présenter les règles et les politiques entourant l'industrie de l'habillement au Cambodge.
"Cela permet aux nouveaux investisseurs de s'habituer très rapidement aux réglementations locales", a-t-il déclaré. "Sinon, les nouveaux investisseurs prendraient beaucoup plus de temps ou ne se soucieraient pas des réglementations locales.
Ce programme a permis aux usines d'améliorer rapidement leurs résultats en matière de conformité - M. Loo a fait remarquer que les directeurs se trompent souvent en ce qui concerne le respect de la politique cambodgienne au cours des trois premières années de leur investissement, mais qu'après cette courbe d'apprentissage, il devient clair quelles sont les usines qui s'adaptent et celles qui ont de sérieux problèmes.
Le programme de lutte contre le travail des enfants a été l'une des collaborations les plus fructueuses aux yeux de Loo, et il a également permis de réduire le nombre de cas de travail des enfants recensés au Cambodge - un succès partagé par les usines et Better Factories Cambodia.
Les usines ont également obtenu des résultats tangibles. Loo note que certaines marques ont déclaré que le programme faisait partie des raisons pour lesquelles elles s'approvisionnaient au Cambodge, mais une grande marque a fondé sa décision de retourner au Cambodge spécifiquement sur la participation du pays à Better Factories Cambodia.
"Au GMAC, nous continuons à travailler avec Better Factories Cambodia dans certains domaines de communication, en soulignant les sujets de préoccupation de nos membres", a-t-il déclaré. "J'ai le sentiment que nous avons désormais une très bonne relation de travail.
La collaboration avec Better Factories n'a pas toujours été idéale ou pratique pour les usines, et Loo note qu'elle a varié au cours des années d'existence du programme. Mais en fin de compte, le partenariat donne des résultats clairs, et les usines utilisent leurs rapports pour tirer profit de leurs réalisations en matière de conformité ou pour travailler à leur amélioration.