Le salaire à la pièce reste une forme courante de rémunération dans les industries des pays en développement, comme le "salaire à la pièce" dans le secteur de l'habillement. Si le salaire à la pièce peut stimuler la productivité, il s'est avéré qu'il avait des conséquences inattendues sur la sécurité et la santé au travail, notamment un risque accru d'accidents et de blessures. Cette étude s'appuie sur une vaste enquête menée auprès de travailleurs de l'habillement dans 109 usines vietnamiennes, ainsi que sur des données relatives à la conformité aux normes de santé et de sécurité au travail recueillies entre 2010 et 2014, afin d'explorer la relation entre le mode de rémunération des travailleurs et leur perception des risques professionnels. Un modèle logit à effets aléatoires est estimé, qui contrôle l'usine et l'année, pour prédire la perception des risques liés à l'environnement de travail en fonction du type de rémunération, des caractéristiques démographiques des travailleurs et des caractéristiques de l'usine. Les incitations salariales telles que le travail à la pièce et le travail par quotas fournissent les preuves les plus significatives d'un effet sur les perceptions des travailleurs de toutes les variables du modèle, y compris les performances de l'usine en matière de conformité aux mesures de sécurité et de santé au travail. La probabilité conditionnelle de signaler un environnement de travail dangereux pour les travailleurs rémunérés à la pièce ou selon des quotas varie entre 1,34 et 2,30 fois celle des travailleurs rémunérés à l'heure. Ces résultats apportent les premières preuves d'un rôle important des perceptions des travailleurs dans la compréhension de la relation entre le travail à la pièce et les résultats en matière de santé au travail.